[French summary:]
Contrairement à ce qui s’observe dans la Méditerranée, les Syllidiens se distribuent uniformément le long des côtes de Bretagne, parmi les algues de l’étage mésolittoral inférieur, infralittoral et circalittoral; il n’est donc pas possible de distinguer des espèces qui caractérisent ces étages. La distribution des espèces parmi les algues de l’horizon moyen et supérieur de l’étage mésolittoral se présente, au contraire, plus différenciée; c’est là que se dirigent les seules formes qui s’adaptent le mieux aux brusques variations du milieu. L’étage épibathial est caractérisé par des espèces qui n’appartiennent qu’à ces fonds sans végétation. Les formes de sable adaptées au mésopsammon, d’une manière analogue à ce qui s’observe dans la Méditerranée, sont toujours sténotopes. Les populations atlantiques de quelques espèces présentent, à l’égard de celles de la Méditerranée, un comportement écologique différent auquel s’ajoutent parfois de petites différences en ce qui concerne les caractères morphologiques. Les populations atlantiques de ces espèces présentent probablement, par rapport aux populations méditerranéennes, des races particulières. Chez
Syllis prolifera, par exemple, il existe cinq formes qu’on peut facilement classer en trois espèces et en deux sous-espèces vivant chacune dans un milieu différent; à cette différenciation nette du groupe dans la Méditerranée, correspond dans la Manche, une différenciation en deux sous-espèces d’une seule espèce présentant des caractères communs aux trois espèces méditerranéennes. On remarque par conséquent, dans certains groupes de Syllidiens de la Méditerranée, une différenciation plus nette que celle qu’on trouve dans les formes similaires de la Manche où le peu d’épaisseur de la zone habitable par les Syllidiens paraît expliquer une fréquence plus faible de populations à structure génétique différenciée.