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J'ai reçu, cette année, de mon ami Prié, cordonnier, naturaliste au Pouliguen, des exemplaires d'une Ophélie, que j'ai voulu déterminer, comme il se comprend.
Cette détermination m'a plongé dans une mélancolie noire.
Je pris d'abord les caractères extérieurs. Je me mis à compter tout ce qui se voit, à numéroter tout ce qui se compte. Je trouvai partout déception.
Je croyais d'abord que j'avais en main
Ophelia bicornis. On a, comme cela, des idées que rien ne justifie. Cosmovici, dans ses
Organes segmentaires, avait parlé de cette espèce. Pruvot, dans ses
Systèmes nerveux, l'avait disséquée. Si l'Ophélie en question est à Roscoff, n'était-il pas naturel de penser qu'elle était aussi au Pouliguen, d'autant plus que Quatrefages ne cite pas d'autre espèce sur nos côtes de l'Atlantique?
